Franck, photographe professionnel et illustrateur, membre de la Tribu, nous parle de sa passion : l'image.
Quel est ton parcours ?
Depuis l’enfance je dessine, je gribouille. J’étais un rat de bibliothèque, j’aimais la science fiction, la fantasy, je me nourrissais d’images. J’étais assez libre de mes mouvements… J’allais seul au zoo, à la médiathèque, au musée d’histoire, dans des églises, en forêt ; partout où cela me racontait des histoires.
Pendant 10 ans, j’ai travaillé dans une SS2I en tant que prestataire “installation et conseil”. Parallèlement, ayant arrêté le dessin, je me suis mis à la photographie. Ma première paie m’a permis d’acheter mon premier appareil photo, un rêve que je nourrissais depuis le lycée.
J’ai commencé à faire des photos animalières et de paysages, c’est ce qui me faisait rêver mais c’était compliqué en ville. A Malakoff, je me suis inscrit dans un club photo. En confrontant le regard, j’ai compris qu’il y avait autre chose que l’animalier. Alors, pourquoi pas le portrait et l’urbain ?
Dans la rue, j’ai commencé à « voler » des portraits. J’avais le sentiment d’être un photographe animalier dans la ville ! Je les traquais… je me suis parfois posté 1h30 quelque part avant qu’un visage inspirant ne passe… J’ai pris confiance en moi et a germé cette idée de devenir un jour photographe indépendant.
Pendant 7 ans, j’ai fait du développement web à mon compte. Puis, ayant besoin de projets plus courts, j’ai vendu des prestations photo.
Je dessine beaucoup en mode recherche, au crayon. L’an dernier j’ai participé à un événement sur Instagram nommé « Inktober ». Il s’agissait de réaliser un dessin par jour, à l’encre, que je ne pratiquais pas. Au début, je dessinais avec des feutres, puis à la plume, j’ai terminé avec un encrier et des pinceaux… 30 dessins en un mois.
"J’étais connecté avec ce que je faisais. Cela a été un réel moment de plaisir."
Dans mon travail, j’ai expérimenté la colorisation sur ordinateur, pour revenir finalement au papier. C’est le noir et blanc avec lequel je me sens le mieux, qui est le plus agréable. Avec le noir et blanc, c’est moins terre à terre, on peut se concentrer sur l’imaginaire.
Quel est ton projet actuellement ?
La photo ! Ne travailler que sur des projets qui m’intéressent et aller plus loin dans mon travail artistique personnel. Actuellement, je développe un projet qui mélange photo et dessins autour de 5 photographies « l’ami imaginaire ».
J’ai repris une activité salariée à 80% dans le développement web. Je continue toutefois à réaliser du portrait. Je photographie les membres de la Tribu à Casaco, avec l’idée de faire plus de prises de vues qui demandent de la mise en scène. J’ai envie de m’orienter vers des projets avec une valeur ajoutée plus créative. J’aime raconter des histoires, des mondes imaginaires, en m’inspirant des mondes de l’enfance.
C’est aussi un temps de réflexion sur les petits projets que j’ai en tête, comme la bande dessinée par exemple. Petit à petit, je développe des personnages, je leur donne vie, ils existent dans la réalité. Au mois de mai, chaque jour, je dépose un dessin sur Instagram, avec des jeux de mots qui racontent un univers. Tout, petit à petit s’articule, soutenue par la communauté.
Pourquoi le coworking ?
Cela répond au besoin que j’avais au moment où j’ai voulu basculer du développement web à celui de la photographie. J’en avais marre d’être seul à la maison, je tournais en rond. J’avais besoin d’être inspiré. D’aller à la rencontre.
Pourquoi Casaco ?
J’ai fait une recherche sur internet, d’un lieu proche de chez moi. Il y a 5 ans, Casaco était encore en projet. Je m’y suis installé dès son ouverture. C’était l’occasion de me présenter différemment. Je me suis retrouvé dans un endroit différent avec des gens qui, comme moi, développaient leur projet. Cela m’a permis de comprendre certains éléments budgétaires et organisationnels. Réfléchir au prix des prestations. J’ai eu aussi des retours sur ce que je faisais qui m’ont fait prendre confiance en moi.
Aujourd’hui, même si j’ai finalement repris une activité salariée, j’y retourne toutes les semaines. J’y ai noué des connaissances. C’est un enrichissement mutuel de voir des gens travailler dans un autre domaine que le mien, qui sont allés au bout d’un projet. Il y a des échanges et du partage de manière naturelle, non intéressée.
"Cet environnement, au moment où je développais mon projet photo, m’a permis d’être là où je suis, de faire un cheminement. "
J’ai recommencé à dessiner, notamment à l’atelier du lundi midi où ceux qui le souhaitaient dessinaient ensemble. C’est la première fois où j’ai montré mes illustrations…que l’on m’a vu dessiner et que j’ai eu des retours. C’était le début d’une ouverture…
En ce moment, à Casaco...
On peut voir une exposition de mes photos à Casaco !
C’est l’histoire d’un enfant roi qui découvre un royaume vide, offrant un tas de possibilités ; le monde est vaste mais il n’y a pas de présence humaine. L’idée c’est que l’enfant voit un monde et le transforme par son imaginaire. C’est une vision du réel différente selon les gens. Ici, il s’agit de l’œil d’un enfant, qui y voit autre chose…A partir du réel, il fabrique son monde, son univers. Il y a des textes et une carte sur lesquels s’appuyer. On voit à la fois des photos de choses réelles, mais aussi un imaginaire. C’est un entre deux…