Vernissage Casaco – 03/06/2015
Moins = Plus
« Photogrammes », Anne-Karin Mordos
« Petits Riens », Martine Camillieri
« Faire et défaire », Lia Giraud
« La transmutation du carbone », Lia Giraud et Olivier Goulet
19h. Plus les visiteurs entrent, moins les coworkers sortent de leur tiers-lieu. Ce soir, trois artistes sont venues partager une équation : « Moins = Plus ». Peu à peu, Casaco se révèle à nouveau comme cette création collective qui nous rassemble. Et les malakoffiots, nombreux au rendez-vous, commencent à imprimer en trois dimensions ce portrait vivant de la Tribu collaborative.
Aux curieux affamés, Martine Camillieri commence à servir une entrée. Petit détail de rien du tout : l'assiette est une feuille de choux et les baguettes, des gressins ! Dans ses livres exposés sur la table d'à côté, on peut s'émerveiller devant les œuvres de Martine réalisées à partir d'emballages et d'objets destinés à être jetés. Ou comment rendre la vie joyeuse par des choses simples. Vous avez soif ? Découpez une tige de blé pour vous faire une paille. Mais si contenant et couverts deviennent comestibles, Casaco aussi. Et tout le monde en redemande.
Pendant ce temps, dans la chambre obscure, Lia Giraud nous plonge dans son univers photosensible. Une série d'images est projetée sur ces prodigieuses algues microscopiques, qui en modifient lentement les contours et rendent ces photos vivantes. Lia explique que ces algues qui réagissent à la lumière sont proches de l'espèce de nos origines sur Terre. D'ailleurs, les algues deviendront probablement la nourriture du futur.
Au mur qui donne sur le potager, les photogrammes d'Anne-Karin Mordos sont exposés. Le temps s'arrête. Différentes formes de verres et de coupes y sont immortalisés sur fond noir, grâce à ce procédé témoin des origines de la photographie. Le contraste est parfait. Pas de mise en scène, d'acteurs, de décor. Juste la pureté des formes d'un objet vide, posé sur une surface. Le résultat est saisissant. Less is more.
Tout à coup, un attroupement se forme de l'autre côté de l'espace. Lia a enfilé sa blouse blanche de laborantine. Mais c'est certainement la tenue épique d'Olivier Goulet qui aura retenu toute notre attention. L'air de rien, il porte une cape, de matière inconnue, sur laquelle des visages humains, grandeur nature, ont été moulés. Et voilà que nos deux acolytes démarrent une session publique de « re-capture » du carbone !
Par un procédé chimique naturel, nos bilans CO2 dessinés sur des petites serviettes s'envolent en fumée sans que les algues ne manquent d'en capter le carbone. Magique : ces petits bouts de papiers montent au plafond. À la manière d'un rite initiatique, chacun-e vient faire atterrir les restes en suspension de son bilan dans sa main. Bref, un petit moment de grâce pour clore cette belle soirée, riche de rencontres, de discussions, de premières fois chez Casaco. La Tribu est régénérée.
Pierre-Chanel KILAMA
Fondateur de Textaz