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T'es Coop ou pas Coop ?
1 novembre 2015

Mercredi 28 octobre, une quarantaine de personnes se sont donnée rendez-vous à Casaco, autour du thème « Coop ou pas coop ». Cap ou pas cap de découvrir cet univers ?

  La matinée commence par un débat mouvant sur les idées préconçues qu'on peut avoir sur le monde coopératif. Ça tombe bien, je n’en ai pas, si ce n’est des restes de mon bac ES, d’un reportage sur une SCOP d’ouvrières et de quelques lointaines lectures de documents qui sont dans la bibliothèque de Casaco. J’ai aussi en tête le « 1 salarié = 1 voix ».

Les questions posées : « La gouvernance collective d’une coopérative rend sa gestion plus compliquée ? C’est simple de transformer une association ou une entreprise en coopérative ? On perd sa liberté en intégrant une coopérative de travailleurs ? Monter une start-up en coopérative, c'est possible ? Les coopératives ont une mauvaise image dans la société ? Le modèle coopératif deviendra une norme dans les prochaines années ? Oui ou non ? » Dans la salle de réunion, Aurélien, le co-fondateur de CASACO fait défiler sur l’écran les slides avec ces questions, et les participants réagissent.

Ce débat mouvant, pour délier les clichés, délie aussi les langues. Cette discussion est plutôt animée, les participants ont envie de découvrir ce modèle d’entreprise avec sérieux, sinon à cœur d’en parler avec conviction. « Peu importe le statut, l’essentiel, c’est l’humain, c’est d’agir », «  Le modèle coopératif apporte du sens au quotidien», « Une coopérative est composée de personnes avec des valeurs – attention à ne pas galvauder ce mot – différentes, mais le cadre statutaire permet de se retrouver autour d’un cadre bienveillant »…

J’en sais déjà un peu plus. Passons à la présentation des invités : les Scop avec la CGSCOP et l’Union régionale, Coopérer pour entreprendre, Artcoop etc., Port Parallèle, Coopaname, Euroscop et Casaco.

Depuis le début, j’entends parmi les participants : SCOP, SCIC, CAE, SA, SARL, SAS, Loi ESS 2014… Les sigles fusent. Détaillons un peu, nous y verrons plus clair.

Bon, c’est quoi une SCOP ? Ça sert à quoi ? J’en étais restée à « Société coopérative ouvrière de production » ? Aujourd’hui, c’est « sociétés coopératives et participatives ». Cette vidéo lancée par Aurélien, m’apporte quelques lumières.

Si je comprends bien, il est question d’une gestion d’entreprise orientée vers l'humain, la gouvernance est démocratique et partagée, le but lucratif est limité et l’utilité est sociale. Travailler dans et pour une SCOP, cela change la relation au travail. Les pouvoirs, les risques, les informations, les profits sont partagés, les compétences mises en commun autour d’un projet collectif.

Une entreprise en SCOP peut avoir deux formes juridiques différentes :

- la SCOP, Société coopérative de production (comme Euroscop).

- la SCIC, Société coopérative d’intérêt collectif (comme Casaco), pour les projets d’utilité sociale, dans le développement local, la culture, les énergies, la santé…

Le détail et la définition par ici : http://www.les-scop.coop/sites/fr/les-scop/qu-est-ce-qu-une-scop.html

Des travailleurs indépendants peuvent aussi se réunir en CAE, coopérative d’activité et d’emploi, constitué en SCOP ou en SCIC.

Ces réseaux permettent à des travailleurs de devenir salariés de la coopérative, de développer leurs activités individuelles tout en s’intégrant dans une logique coopérative : ils coopèrent pour entreprendre, « fabriquent de la coopération », pour reprendre les mots d’une participante de la matinée, dans une logique de complémentarité et non de concurrence. La mutualisation des outils et des compétences offrent de nouvelles opportunités, crée des projets. Les entrepreneurs, par exemple à Coopaname ou à Port Parallèle, sont accompagnés dans leur projet personnel, et peuvent s’impliquer dans des projets collectifs intra-métiers et inter-métiers. Chez Artcoop, les artistes, qui peuvent parfois se perdre en activité « alimentaire », se retrouvent pour se recentrer sur leurs projets, et mutualisent pour être plus efficaces, mieux insérés.

La matinée à Casaco se poursuit par un temps d’échanges autour d’un café. Ce speed-meeting se poursuivra jusqu’en début d’après-midi ! Si le monde coopératif peut paraître complexe au premier abord, je repars de cette rencontre avec des informations bien plus claires. Je sais qu’il existe différents modèles, une souplesse non négligeable pour qui veut mettre l’humain au cœur d’un projet d’entreprise et qu’il existe des organismes pour accompagner les coopératives dans leur création et leur développement.

Merci à @CloPruvot, journaliste et membre de CASACO, pour ce reportage de qualité :)